C’est cette sortie qui m’a posé le plus de plus de problèmes d’organisation ; en effet, presque tous les milieux ont été impactés par la sécheresse et de nombreuses plantes n’ont pas poussé ou ont disparu prématurément. Beaucoup d’arbres ont déjà des feuilles sèches depuis plusieurs semaines.
J’ai pu cueillir quelques spécimens dans un secteur dispersé dépassant la possibilité d’y organiser une sortie courte (Gras dans l’Ardèche, Comps, Uchaux, Grignan.
Avant de partir pour la sortie, observation des plantes cueillies hors de la zone prévue mais en pleine floraison :
Dittrichia graveolens (Inule fétide) odeur forte , rare cette année;
Dittrichia viscosa (Inule visqueuse) abrite un parasite de la mouche de l’olive;
Jacobaea erucifolius (seneçon à feuille de roquette) floraison tardive, toxique, en particulier pour les équidés; Leontodon hispidus (Liondent hispide) très variable (certainement des sous espèces) ; Odontites viscosus (Odontites visqueuse) espèce méridionale tardive , odorante ; Quercus x auzandri (hybride Chêne kermès x chêne vert) spécimen de Malataverne ; Seseli tortuosum(Seseli tortueux) en limite nord, plus rare cette année ; Succisa pratensis (= Scabiosa succisa) Floraison tardive, prairies fraîches.
Un circuit court a été improvisé tardivement auquel, à la dernière minute, j’ai rajouté une nouvelle visite de la station de Chênes kermés des Pessades à La Garde Adhémar qui se trouvait sur notre passage et que la majorité des participants n’avait pas vue.
Le nombre de participants dépassait la quinzaine.
Donc, premier arrêt pour voir la variabilité intéressante de Quercus coccifera. En général, c’est un arbuste de petite taille (un peu plus de 1 m). Là, sur une surface de moins de 1 ha, on a des arbustes qui en général forment (par drageonnement? un groupe de quelques dizaines de sujets (jusqu’à 50) et qui ont des caractères différents du type : cupules non hérissées, hauteur dépassant les 2 m, feuilles plus grandes et glands plus gros (30%). Vu un hybride de Quercus coccifera (Chêne kermès x Quercus ilex (Chêne vert) qui a pour nom Quercus x auzandri. Il est difficile cette année de se prononcer sur la stérilité de ce dernier et sur une population un peu haute, la sécheresse ayant provoqué des avortements prématurés des glands peu aprés leur formation.
Vu Prospero autumnalis (=Scillia autunmalis) Scille d’automne de la famille des Asparagaceae.
Direction le contre canal (ouest) du canal de Donzère-Mondragon. Au passage vu Alnus glutinosa ( Aulne glutineux ou Verne) qui a déjà ses pièces florales mâles et femelles formées qui fleuriront en fin d’hiver et Morus alba (Mûrier blanc) naturalisé , introduit en France au XVème siècle pour nourrir les vers à soie.
Dans la partie surélevée, donc très sèche, recherche de Onopordum illyricum (Opnopordon d’Illyrie),
en limite nord d’extension. Ressemble à Onopordon acanthifolium que nous verrons à Donzère ; en diffère surtout par ses feuilles basales plus étroites. Complètement sec à cette époque de l’année, il est ici en compagnie (tout aussi desséchées) de : Scolymus hispanica (Chardon d’Espagne),
Carthamus lanatus (Carthame laineux)
et de Cirsium ferox (Cirse féroce) que, bien que peu fréquents nous notons souvent.
Nous regroupons généralement toutes ces plantes fortement épineuses sous le vocable de « chardons »). Au même endroit, quelques Lepidium gramnifolium (passerage à feuilles de graminées) (que nous retrouverons au pied du Rocher de Pierrelatte)
Un petit passage au bord de l’eau : Ludwigia grandiflora (Jussie) invasive très problématique des milieux humides depuis les années 80 ;
Nastursium offinale (Cresson) ; Veronica anagallis-aquatica (véronique aquatique ) (rappel : les Véroniques sont maintenant des Plantaginaceae) ; Mentha spicata (ou longifolia) (Menthe en épis ou à feuilles longues)
; Cyperus eragrostis (souchet robuste) famille des Cyperaceae
; Phalaris arundinaceae (Alpiste faux roseau), très grande graminée à floraison estivale.
Dans ce milieu et à d’autres saisons, nombreuses espèces intéressantes.
Arrêt dans Pierrelatte, pas loin du Rocher. Ce rocher du Crétacé (Bédoulien) appartient à la même formation que le massif du Moulon et les roches où nous observions les chênes kermès en début de sortie. Un site de la même époque est situé dans le lit du Rhône à l’Ouest de la ville.
A côté d’une boulangerie, une station de Dysphania ambrosioides (= Chenopodium ambrosioides ) (Chénopode fausse ambroisie) , plante très parfumée, assez rare localement.
Dans les rues : Euphorbia prostrata (euphorbe prostrée) invasive récente (quelques décennies)
et au pied du rocher, nous revoyons Lepidium graminifolium que nous avions trouvé au bord du Canal.
La troupe restreinte s’est retrouvée au sud de Donzère, dans une friche (en cours d’urbanisation?) : il y a là une partie de la zone de Donzère (10 ha environ) où on trouve Ambrosia psilostachya (Ambroisie à epis grêles), espèce vivace qui fleurit longtemps (jusqu’à décembre), qui ne se répand pas en dehors de cette zone. Elle a été repérée ici en 2007, mais elle a pu être confondue avec Ambrosia artemisiifolia, espèce annuelle très fréquente. Elle figure sur l’arrêté préfectoral qui oblige à la destruction de ces espèces dont le pollen est fortement allergène. Nous trouvons au même endroit 2 armoises : Artemisia vulgare (Armoise commune) et
Artemisia annua (Armoise annuelle) très aromatique ; elle contient de l’Artémisine qui est (ou a été) utilisée pour la lutte contre le paludisme (il y a eu des phénomènes de résistance du plasmodium à ce traitement). Le pollen de ces deux espèces est allergène, mais moins que celui de l’Ambroisie. Présence de Senecio inaequidens (Seneçon du Cap ou de Mazamet) plante très invasive d’implantation assez récente : en provenance d’Afrique du Sud comme son nom l’indique en passant par Mazamet où elle est arrivée dans des peaux de mouton. A détruire. Il reste sur la station des plantes sèches de Onopordum acanthium (Onopordon à feuilles d’acanthe) qui atteignent les 2 m.
Nous ne sommes pas allé voir 2 stations que j’avais prévu de visiter pour 2 plantes emblématiques : Donzère au bord du Rhône côté est pour Symphyotricon subulatum var. squamatum (= Aster squamatus) (Aster écailleux) (cette espèce est citée dans la Flore de la Drôme ; elle remonte doucement le long des fleuves et rivières) ; les Granges Gontardes, dans les vignes du Bois des Mates pour Iberis intermedia subsp violetti (Y-a-t-il plusieurs espèces ? Les dates de floraison des plantes de la région s’étalent de Juillet à Octobre ! et les milieux sont variables…)